VDRL (Veneral Disease Research Laboratory test) et RPR
Définition – physiologie (tests non tréponémiques)
La réponse immunitaire à une infection par Treponema pallidum peut être subdivisée en réponse “spécifique” (tréponémique) et “aspécifique” (non tréponémique vis-à-vis d’antigènes cardiolipidiques).
Ce dernier type d’antigènes provoque l’apparition d’anticorps (les réagines) mis en évidence par un test d’agglutination : le VDRL (Veneral Disease Research Laboratory test).
Le RPR (Rapid Plasma Reagin) utilise un antigène RPR, variante de l’antigène VDRL auquel l’ajout d’additifs a permis d’améliorer la stabilité de la suspension cardiolipidique. L’antigène RPR est fixé à des microparticules de charbon qui s’agglutinent en présence des anticorps.
Intérêt clinique – Interprétation des résultats
Les résultats positifs sont appréciés semi-quantitativement. Ils reflètent le titre le plus élevé correspondant à une agglutination.
Le VDRL se positive en règle générale une à quatre semaines après l’apparition du chancre primaire soit quatre à huit semaines après l’infection. La sensibilité du VDRL lors de l’infection primaire est de l’ordre de 67 à 80 %
Les titres atteignent leur maximum au stade secondaire puis déclinent lentement en absence de traitement. Au stade secondaire, la sensibilité du test est de quasi 100 %.
70 % des syphilis non traitées gardent un VDRL positif.
Après traitement:
– si celui-ci est très précoce, on peut ne mesurer aucune réponse immunitaire.
– dans la plupart des cas, l’instauration d’un traitement au stade primaire ou secondaire provoque une chute des taux d’anticorps de deux dilutions dans les six mois. Cependant, les patients traités tardivement ou ayant fait plusieurs épisodes peuvent garder un test positif beaucoup plus longtemps.
Un VDRL positif ne signifie donc pas nécessairement un échec du traitement, mais par contre une remontée significative du titre signe un échec du traitement ou une réinfection.
Faux positifs :
1 – 2 % dans la population générale (femmes enceintes, patients âgés…) et jusqu’à 10 % parmi les usagers de drogues intraveineuses.
Certaines pathologies infectieuses ou auto-immunitaires peuvent provoquer l’apparition de réagines. Il est donc indispensable en cas de VDRL positif de compléter l’investigation par un dosage d’anticorps antitréponémiques ( FTA ou TPHA).
En cas de suspicion clinique d’infection et de résultat négatif, il est utile de demander au laboratoire de tester à nouveau le sérum en dilution (phénomène de prozone).
Un VDRL positif dans le liquide céphalo-rachidien est un critère diagnostique de neurosyphilis, cependant entre 30 et 60 % de patients atteints de neurosyphilis ont un résultat de VDRL négatif dans le liquide céphalo-rachidien.